Rapide retour aux sources, très rapide même : quel bonheur que ce TGV qui en 2 heures et quelques vous amène de Paris à Strasbourg. Pour Bordeaux, nous attendrons 2016, au mieux, le tant que nos caciques de tous bords prennent leurs décisions et leurs responsabilités. Nul doute que si un championnat du monde du ping-pong politique était organisé, l'on découvrirait que nous élevons une écurie de champion dans notre grand Sud Ouest des Charentes aux portes de la ville rose... Passons. Bordeaux, comme l'Alsace en son temps, a besoin d'une psychanalyse, nous en reparlerons (ou pas).
L'on vous narrera demain une rencontre époustouflante de fraîcheur et de bon goût. Mais nous avons bien profité des jolies décorations, des joies de la table, du verre toujours plein, même vide (par anticipation) et des paroles réconfortantes. Pour le froid mordant et le ciel bleu, merci, on l'a eu. On a vu aussi les effets du vent des Souabes à en perdre le lobe des oreilles ! Pour le reste, quelques images d'Epinal...
Les marchés de Noël ont investi toutes les villes et bientôt tous les villages. Du coup, c'est l'escalade dans la différenciation : marché médiéval dans une ville fortifiée par Vauban (sic, mais avec forge et forgeron etc.), marché de Noël devenu marché de l'Epiphanie pour tenir jusqu'au 6 janvier (parions qu'il y aura beaucoup de clients pour l'encens et la myrrhe...), et contestation à Strasbourg ! Dès le 21 décembre, le fameux DNA proposait de réfléchir au succès du marché de Noël strasbourgeois "le succès et demain ? Si Noël devenait un cadeau encombrant..." C'est devenu une rengaine, mais Strasbourg n'a pas le monopole des pisse-vinaigre, qui me laisse toujours sans voix pendant au moins une bonne minute : devant n'importe quoi qui marche, produit de l'activité économique, fait des envieux de la bonne image locale, nationale, internationale, on trouve une poignée d'énergumènes ou de bachi-bouzouks pour contester, rabacher et regretter l'avant qui était forcément mieux. Deux millions de visiteurs pour le seul Noël de Strasbourg, peut-on s'en passer ? Pour avoir cotoyé un temps le tissu touristique professionnel local, je veux bien accorder un point, celui du besoin de dupliquer l'animation de décembre par une autre durant l'été, mais force est de constater que le lobbying en faveur d'un autre Noël en juillet compte peu de supporters. Cette fois-ci à Strasbourg, une ethnologue, invitée par le Conseil Economique et Social, parce que fêtarde professionnelle chercheuse au CNRS. Elle dit des trucs très bien, comme tous les chercheurs : "la fête change et s'adapte à l'époque et aux attentes. Le spectacle est partout désormais, c'est le propre de notre société". Et les uns et les autres de noter que justement les attentes changent, des clients qui dépensent beaucoup, d'autres beaucoup moins. Ou à chercher des comparaisons avec d'autres villes qui s'animent (Lyon, Nuremberg etc). La démarche est à l'oeuvre, la réflexion court, les idées fusent. Reste à prendre des décisions, poursuivre des investissements, changer ce qui doit l'être. Et les résultats suivront. Et les autres grandes villes de France de continuer à se rêver les plus alsaciennes possibles au moment de Noël.
Année nouvelle, que je vous souhaite pleine de neuf !
A la une : duo de torches aux marrons de la Maison Kamm à Sélestat. Divin délice.
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