Invité par des esprits bienveillants à participer aux travaux de l'Institut des Deux Rives, nous y avons travaillé tous ensemble, depuis un an, à la rédaction d'un ouvrage sur l'Economie Créative, le premier ouvrage de vulgarisation en français, disponible dans toutes les bonnes librairies dès le 26 février prochain. Il est publié aux Editions Mollat. Pour quadriller le sujet dans tous les sens, un abécédaire (j'ai contribué au C, au I et au X). Des interviews de gens formidables, forcément, Starck, Buren, Lesgourgues (et plein d'autres, j'ai eu la chance de passer de merveilleux moments avec Thierry Marx et Pierre Hermé). Et un petit topo final sur la situation de Bordeaux en matière d'Economie Créative qui pèse déjà le 3ième secteur d'activité après le commerce et le service aux entreprises. Au fait c'est quoi l'Economie Créative ? Et l'autre économie s'appelle comment ? Je vous enverrai gentiment vers le livre pour y lire la définition estampillée CNUCED, la mienne est plus lapidaire : c'est l'économie où l'idée et la création priment sur tout le reste quant à la création de valeur. C'est donc beaucoup plus large que la culture de Malraux, il faut y ajouter une bonne partie de l'ancienne nouvelle économie, le design industriel bien sûr et le vin et la gastronomie... On est à Bordeaux oui ou non ? Les élus locaux en Europe, en Amérique du Nord, chez nous donc aussi se prennent de passion pour le sujet. C'est une nouvelle version du célébrissime clintonien "it's the economy, stupid!"
qu'on nous rejoue. A la bonne heure, il y a un train à prendre que la Mairie de Bordeaux a pris dès hier après-midi en invitant ceux qui le voulaient à venir écouter de doctes penseurs et débattre. Le consultant stratège stigmatisait fort justement qu'il y avait risque pour Bordeaux à se disperser dans un trop grand nombre de domaines de l'économie créative. Il a donc fallu écouter encore et encore les tenants du "Bordeaux c'est le vin" et les autres "Bordeaux c'est autre chose et le vin". Etonnant comme on est capable de s'envaser dans des débats sans fin comme une promenade le long de Garonne à marée basse. D'autant plus étonnant que l'évidence est là sous nos yeux : il faut se concentrer sur le vin ET sur autre chose, la gastronomie par exemple et l'art contemporain (et pas l'art "comptant pour rien", mais là il faut laisser faire les experts pour discerncer le bon du moins bon). A l'idée d'approfondir le diagnostic rapide fait l'été dernier, il faut évidemment compléter tout cela de la stratégie qui donnera la feuille de route des investissements à faire. Ce sera l'occasion de s'interroger sur les besoins des entrepreneurs créatifs (travailler et vivre au centre ville, vivre dans des quartiers animés, disposer de très haut débit Internet et... le tout dans une ville dont l'image est une locomotive mondiale, comme une signature de la puissance de la création). L'on s'est engagé du côté des élus à nous réinviter sur le sujet, à créer une agence adhoc "Bordeaux Creative", à réfléchir à la destination des friches industrielles. (à suivre) donc.
Commentaires