Consulting Forever

Les hommes politiques sont des marques

Je viens d'apprendre une très bonne nouvelle, fruit des cogitations de Marcel Botton, grand créateur de marques s'il en est (fondateur et PDG de Nomen). Je viens juste d'entendre son interview sur une grande radio périphérique. "Sarkozy c'est TF1, Royal c'est l'Oréal" dit-il. C'est la démonstration que pour lui "les hommes politiques sont des marques". (On l'avait déjà dit de Madonna). Bon c'est sans doute un peu court pour en faire un ouvrage, il va donc falloir le lire. Mais sans savoir davantage de son propos, je me dis que, spontanément, je suis d'accord avec lui. Comme une marque, c'est la promesse qui va nous faire choisir l'un ou l'autre candidat. Et après nous le/la consommerons. Et on le/la jettera si la promesse n'est pas tenue.  Adieu les carrières politiques sur plusieurs décennies et les mandats à répétition, Mitterrand et Chirac vont vraiment devenir des mythes. La durée de vie des élus va donc forcément se raccourcir puisqu'au niveau des mandats nationaux la tâche va devenir de plus en plus ardue. Concurrence des promesses, mesure des résultats forcément décevants eu égard aux hyper-promesses pour emporter le morceau : bienvenue chez Félix Potin, on y revient.

Il est beau mon Seeko'o Hotel, non ?

Oui il est beau le Seeko'o, et c'est bien tout son problème. Il ne faudrait pas qu'il le reste, ou qu'il ne reste que beau pour être plus précis. Il faudrait qu'il se remplisse. Pour plein de raisons, et si vous le voulez bien je vais vous en donner tout un tas.
D'abord il est beau. C'est acquis. C'est un fait, c'est indiscutable. Si vous n'êtes pas d'accord, vous n'avez rien à faire ici. Radical. Basta. Bon voyage.

L'avion, l'avion, l'avion

Beaucoup aiment prendre l'avion mais combien aiment "prendre l'aéroport" ? C'est pourtant indispensable. Je constate depuis plusieurs années une irrésistible dégradation du service aux clients que nous sommes dans ces endroits de passage obligé. Je pensais être le seul tant nous avons tous l'air de bovins résignés. Il ne nous manque plus que les bagues d'identification dans les oreilles puisque nous sommes déjà bien dociles, bien alignés, bien ponctuels, bien palpés et finalement bien saignés par des tarifs qui n'ont plus rien de cohérent avec la hausse du baril et le yoyo du buck.
Une fois cela dit, pourquoi désespérer de la capacité de quelques uns à voir la réalité en face, refuser une quelconque fatalité et à se retrousser les manches ? C’était sans compter sans l’Airports Council International qui vient de publier la troisième série de résultats de son étude annuelle sur la Qualité de Service des Aéroports. 200 000 questionnaires remplis, 34 items (de la disponibilité des chariots jusqu’à la propreté des toilettes) mesurés auprès des passagers ayant passé toute la procédure d’enregistrement sur le terrain des 90 aéroports membres de l’ACI.

"Partir c'est mourir un peu moins"

Une fois n'est pas coutume ici, je vais vous envoyer ailleurs. Allez voir le blog d'Excelia pour y lire dare-dare le dernier blog de l'ami Pierre en date du 13 février et qui s'appelle justement "Partir c'est mourir un peu moins" : il y annonce de façon brillante son dernier changement d'écurie et nous donne sa vision du coaching. Vision à laquelle je souscris des deux mains. Un coach qui s'impose du changement, ça le fait non ?

Un exquis consottisier

A quoi reconnait-on une bonne idée ? Au nom qu'elle porte : une marque de fabrique qui dit tout en une seconde. Mémorisée, comprise, adhésive : on en prend et on en reprend. Ce moment exquis vous le vivrez en lisant régulièrement le blog, le bien nommé "consottisier", d'une journaliste de Libé, Marie-Dominique Arrighi. Elle blogue tous les jours que Dieu fait sur les redoutables inepties que les entreprises en mal de part de marché arrivent à imaginer et même à les lancer. Avouez que des "toutous à louer", de "l'eau pour gogos", la Saint Valentin ou la Fête des Grands Mères (je n'oublie pas la "crème à points noirs", une vraie cerise sur le gateau) il fallait pas y penser et bien si, certains ont osé.
Mais, me diront les amis bien pensants, "t'es pas un peu ouf, toi le consultant en market' de parler de ce blog. Tu craches dans la soupe !" Je répondrai qu'il ne faut surtout, jamais, au grand jamais, se prendre au sérieux. Le consottisier, j'adore. En plus les commentaires sont visiblement le fait de lecteurs cultivés. Le rêve.

En vignette : l'ile de la sottise sur le fleuve Saint Laurent

Ceci est-il une pipe ?

Nouvelle petite conversation entre collègues consultants : chacun dans son domaine est confronté à des demandes très précises de nos clients. Parfois trop. Une véritable "vue de l'esprit". Dans les finances, montrer que cette activité n'est pas pilotée et qu'il convient de l'outiller de tableaux de bord pour in fine l'abandonner. Dans les ressources humaines, que tel dirigeant sous-performe et qu'il convient de le pousser vers la sortie, alors qu'il est à 6 mois de sa retraite. Dans la stratégie, que telle idée de diversification ou d'investissement est créatrice de valeur à court terme et planche de salut à moyen terme. Alors, avec notre éthique en bandoulière, nous menons notre mission et nous trouvons que non, définitivement non, telle n'est pas la "bonne" idée.

A Grenelle, en Porsche, vite !

Privilège rare que celui de faire un bout de route en voiture électrique. Grâce à l'ami Robert, nous voilà parti du centre de Bordeaux pour le bout du monde, nous y étions 20 minutes plus tard. 35% de réserve d'énergie en moins mais nickel pour le confort. Un coup de bouton pour faire marche arrière, un emplacement de premier ordre pour accéder à la prise électrique, pas de vibrations au démarrage, pas d'odeur, pas de bruit, le vaisseau spécial glisse sur la chaussée : les bruits voisins paraissent énormes. D'ailleurs ils le sont. Au deuxième jour de Grenelle, cela me paraissait de bon augure que de parier sur le véhicule électrique.
En passant, cela m'a rappelé une saine lecture, celle de Business Week Innovation, qui faisait de Porsche le champion du monde du Développement Durable. Si, si. Tout simplement parce que 60% des Porsche jamais construites sont toujours en circulation. Et le  "columnist" Bruce Nussbaum de nous interpeller sur le score de 60% : imaginez notre vie si 60% des ordinateurs jamais construits seraient toujours en fonction plutôt que de pourrir dans des usines mortelles, ou 60% des bouteilles d'eau en plastique... Etc et Ben Terret, le designer blogueur d'où vient l'analyse de poursuivre avec le trafic aérien (que se passerait-il si on organisait mieux les routes aériennes -on pourrait facilement le faire-, pareil pour les compartiments bagages etc...) et de conclure sur le vaste poteniel du design industriel, à peine égratigné, et encore... Les "comments" de lecteurs sont sympas aussi sur le site de BWeek. Le design industriel, et vous où en êtes-vous ?    

De l'orgueil

Petite discussion entre amis : un agacement légitime nous prend devant l'attitude souvent rencontrée de l'orgueil d'untel particulièrement vaniteux d'une réussite réelle. Est-il orgueilleux ? Est-il fier ? Fierté serait-elle synonyme de ce trait de caractère détestable, par ailleurs l'un des péchés capitaux ? Le Robert nous confusionne plutôt qu'il ne nous éclaire. Pourtant la fierté d'appartenance à une équipe, une entreprise, une communauté ne nous semble pas aller de pair avec ce désagréable comportement de supériorité, de dédain, cette absence d'écoute caractéristique et cette certitude de tout savoir sur tout. C'est Wiki qui nous en dira plus sur l'orgueil : "attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc.). Son démon est Lucifer . Il s'agit d'une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui, à la différence de la fierté qui n'a nul besoin de se mesurer à l'autre ni de le rabaisser." C'est exactement ce que l'on voulait dire : orgueil, non ; fierté, oui.

En vignette :  Pieter Bruegel l'Ancien, les 7 péchés capitaux, l'orgueil, vers 1525-1530 

Pendant ce temps-là, les Japonais...

A chacun sa compétence : la mienne en droit se limite au minimum, autant laisser faire les pros. Merci donc aux amis qui m'aident à mettre en perspective les notes sur les suicides à Guyancourt chez Renault. Pour la première fois, la Cour de Cassation vient d'admettre expressément qu'un suicide (en l'occurrence, une tentative de suicide), au domicile du salarié puisse constituer un accident du travail. Pour la Cour, "un accident qui se produit à un moment où un salarié ne se trouve plus sous la subordination de l'employeur constitue un accident du travail dès lors que le salarié établit qu'il est survenu par le fait du travail" (Cass 2ème civ, 22 février 2007, n° 05-13.771, M. Gérard X. c/ M. Jean-Jacques Y). Jamais la jurisprudence n'était allée aussi loin dans l'affirmation d'un tel principe. Dans le même arrêt, une autre grande première, la Cour de Cassation vient d'admettre que la faute inexcusable de l'employeur peut être engagée, à l'occasion d'une tentative de suicide du salarié due à un "syndrome anxio-dépressif" en lien avec le travail. Cela remettra-t-il les DRH sous les feux de la rampe, cette fois avec des attentes très fortes (tiens, tiens, une pression stressante...) des dirigeants et de l'ensemble de la ligne hiérarchique pour trouver des remèdes durables et diminuer ce facteur de risque ?

Vivre, vite

Renault réagit. Après les suicides de Guyancourt puis la réunion du 1er mars, l'engagement de Carlos Ghosn est tenu. La direction de la communication a organisé l'annonce des décisions prises, d'abord pour ses forces internes, ensuite pour la presse. Cette fois-ci largement reprise (radio, télé, presse écrite) : comme par hasard, plus de couverture média pour la "bonne" nouvelle que pour le coup de sifflet des syndicalistes de Guyancourt. Pudeur ou diplomatie publicitaire, nous ne saurons évidemment jamais. Le contenu des décisions ?