Mon agenda d'un séjour à Paris est toujours plein à craquer. Mais manquer un SIAL m'est impossible, donc un petit tour de 3 heures seulement pour respirer l'essence d'une industrie agro-alimentaire mondialement présente à Paris. Les médias ont largement couvert le SIAL, en particulier les produits innovants. Et l'on a pas pu échapper au commentaire cynique "de toute façon, 50% de ces produits disparaîtront au bout de deux ans". Il s'est même trouvé des experts tout aussi obscurs qu'éphémères pour le dire en direct. Mais quelles sont leurs sources ?
Commençons par le commencement. Un bonjour rapide à l'Agropole d'Agen qui a fait un très bon salon en commençant par la remise des prix du concours de l'innovation. Ou comment la vision géniale d'un homme politique (je combine un terroir, le Sud-Ouest, avec une réputation, sa gastronomie, et j'en fais du développement économique) peut produire des résultats indiscutables : en emplois, en innovation, en création d'entreprises... Bravo encore Monsieur François-Poncet. Coup de bol, le stand de Jean-François Runel (c'est le dircom de l'Agropole) est juste en face de l'Espace Tendances et Innovations. Un tour de l'extérieur pour les Tendances -bof, c'est toujours plus de ceci ou toujours moins de cela- réchauffées de l'édition 2004 et un petit tour de l'intérieur pour les Innovations -perplexité devant le kebab surgelé ou l'extension de marque "Elle & Vire"-.
Et de baguenauder dans les allées, ici on parle italien et on me tend un pochette pleine d'un jambon en lamelles juste tranchées. Ici c'est l'Espagne et rebelotte pour la dégustation. Ah, voilà la Thaïlande : un curry vert de poulet et son riz avec un verre de vin blanc thaïlandais. L'association mets-vin fonctionne très bien : le piquant du curry disparaît dans le fruité du blanc, délicieux, papilles ravies. Pas le temps de faire des photos, bouche pleine, mains pleines...
Un passage par le tunnel de la viande sur le stand du Brésil, ah les beaux boeufs sur un air de samba, ils ne leur manquent que le string de Copacabana, c'est fun, c'est Brazil. Tombé par hasard sur le coin "Design des fruits et légumes", travail de recherche d'une école de design, l'ESAD de Reims : bon, le choufleur nous fait la gueule au bout de 4 jours de cloche à fromage mais l'idée est jolie. Pareil pour d'autres. Toujours ce malentendu sur le design : "faites joli, ça fait vendre". Ce qui est faux. Le design est la combinaison des besoins des consommateurs, des contraintes économiques et de l'ergonomie d'usage.
Emotion des racines devant le stand de la région Alsace avec toutes les marques de mon enfance -période alsacienne- avec les sucres Erstein, les Cafés Sati et l'incontournable vinaigre Melfor, avant d'arriver au Best-Buy : les vins du monde entier au meilleur rapport qualité prix. Comme il n'est pas l'heure de déguster, je médite devant le choix des vins jugés par des acheteurs experts de 4 à 6 euros HT maxi départ cave ou 10 euros pour les liquoreux. Doit bien y avoir du Bordeaux, paraît qu'on est en crise. Et bien non. Tout juste la Famille Dubourdieu a-t-elle réussi à glisser un Barsac 2002. Etonnant, non ?
Encore un petit tour vers les produits laitiers et là, surprise, des amis autour d'un nouveau produit prometteur, la bille de chèvre fourrée (au miel, à la tapenade, à la tomate confite et au saumon fumé) par From'a'coeur. C'est toujours émouvant des parents au-dessus d'un berceau. Luc, à bientôt à l'Agropole !
Rendez-vous dans deux ans avec une très forte présence indienne prévisible et annoncée. Une petite pensée pour la route : beaucoup de produits nouveaux, From'a'coeur par exemple, fruits de l'énergie de petites entreprises, voire de créateurs prenant tous les risques (d'investissements, de commercialisation dans l'affreuse GD et de recrutements), très peu d'idées ébouriffantes du côté des grandes entreprises. Comment ça, ça n'a pas d'idées les éléphants ?
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