Pas de roses blanches aujourd’hui mais une belle journée de calme avant la publication de résultats particulièrement attendus. Gagnera-t-il dès ce soir ou non ? Et de combien ? A vrai dire je n’ai pas trouvé la campagne pour les municipales de ma ville depuis 4 ans particulièrement passionnante. Je dirai même plus particulièrement frustrante. Absence d’ambition forte de part et d’autre, absence de critique forte, absence de solutions simples et rapides à mettre en oeuvre. On poursuit le changement d’un côté ou on décide ensemble de la ville de l’autre. Bof, bof, bof. Je trouve que le développement économique a été bien absent de la campagne.
A part l’inusable projet qui ne mange pas de pain de créer une
pépinière ici ou là, de “zacer” telle ou telle friche industrielle pour attirer de nouvelles entreprises, je n’ai entendu personne pour pouvoir répondre
à un ami entrepreneur à la recherche de 200 m2 de bureaux à acheter
dans le centre-ville. Rien non plus pour enfin mettre la ville en
accord avec sa civilisation du vin.
Je trouve que la culture a été bien absente aussi, à part le débat
caricatural sur Zénith ou pas Zénith. Avez-vous remarqué à quel point
nos élus sont toujours prolixes pour construire, un jour, des trucs et
des machins mais jamais capable d’inventer un concept culturel fort qui
fasse venir caméras, people et professionnels du monde entier ? Certes
il faudrait être créatif, courageux et obstiné pour y arriver. Ce ne
sont probablement pas les qualités nécessaires pour être élu de la
République.
Allez deux dernières pour la route.
Savez-vous que Bordeaux fête les 800 ans de la création de sa première Commune (certes des
chagrins disent que c’est plutôt 1206 qui marque la création de la
Commune de Bordeaux) ? Quel historien peut nous trouver,
dans le monde, une Cité qui a fait le pari de l’administration démocratique au sein
d’un système monarchique ? Le pari d'une certaine liberté, d'une philosophie du pouvoir et peut-être même de prémices démocratiques. Imaginons tout le parti en terme d'image et de notoriété qu'une ville qui se veut grande peut
tirer d’une Histoire de liberté, de démocratie, de philosophie et de
Droit... Par les temps qui courrent, ce ne sont pas des idées désuètes.
Finalement le seul moment drôle de la campagne a été la mise en ligne
d’un blog de citoyens bordelais, las comme moi de slalomer entre les
merdes de chiens. Ils en sont même venus à nous surnommer "Bordeaux caca city". Je ne sais pas s’ils ont réussi leur campagne de
mobilisation anti-crottes (à savoir bombarder de photos de merdes les
sites Internet des candidats pour les pousser à réagir). Ils ont réussi à rencontrer le "technicien" du sujet tant il est vrai
que, pour l’instant, l’élu en charge du sujet n’a pu que faire des
campagnes de pub “aussi-coûteuses-qu’inutiles”. Il n’a même pas jugé
bon d’aller faire une mission de “benchmark” (un truc pas savant et
pas couillon pour dire qu’on va pomper des idées chez ceux qui en ont
eu avant et ainsi gagner du temps, voire faire mieux) à la ville
de Strasbourg où des méthodes innovantes ont montré leur efficacité (je
lui en avais personnellement parlé, de même que lors de sa municipale campagne
de retour du Québec au candidat Juppé). Une campagne de merdes que je
vous dis.
Voilà, maintenant que ma ville est devenue musée estampillée Unesco, il serait bon qu’elle devienne une ville où l’on vit. Le nez au vent.
Vignette : à la une du Comité anti-caca de Bordeaux...
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