Fatale et inévitable issue que la démission forcée de Noël Forgeard à la tête d'EADS ! Mais quelle hypocrisie tout de même : point n'est besoin d'être salarié d'EADS pour mesurer des retards dans le programme A380, cela fait longtemps que le Pont de Pierre à Bordeaux n'a pas vu passer des tronçons du fuselage.
Comment un grand capitaine d'industrie comme Noël Forgeard qui, comme tous ses congénères ne résiste pas à la tentation centralisatrice et bureaucratisante, pouvait-il ne pas savoir ? Certes tout cela ne pouvait être que rumeurs et désinformations (ou signaux faibles pour les plus réalistes). Cette information n'a eu de valeur officielle (et quelle valeur : 25% de la capitalisation boursière !) que lors de sa communication officielle vers les milieux boursiers. Fallait-il ensuite préférer passer pour un patron mal informé plutôt que malhonnête ? Posée ainsi, l'équation ne menait à rien, les deux options étant plus pires l'une que l'autre. Une troisième voie était-elle possible ? Bien sûr mais il est trop tard, monsieur Forgeard a quitté le navire. Dommage d'avoir cru trop fort en son propre pouvoir pour nier une réalité qui a fini par embraser les médias. Reste qu'il faut maintenant changer la campagne de communication institutionnelle, pourtant bien faite, avec des vrais salariés, leur vrai nom et titre de fonction dans l'entreprise. "Je suis EADS" disait l'accroche. Ce qui veut dire maintenant "je suis idiot et malhonnête". Impossible de faire autrement que de changer de dirigeants pour restaurer l'impérieuse exemplarité du leadership. Cela suffira-t-il ? Certes non.
Commentaires