Saluons comme il se doit le deuxième supplément trimestriel de Business Week entièrement consacré à l'innovation sur 40 pages. J'ai relevé pour vous quelques perles qui reflètent bien, à mon sens, l'intérêt de ce magazine, sans équivalent.
Le mind-mapping de David Kelley (p. 16) montre une très belle application très concrète de cet outil de gestion des idées popularisé par Tony Buzan. David donne sa cartographie de préparation d'une présentation importante pour une réunion à venir. La densité des idées et leur diversité montrent bien l'enjeu d'une présentation réussie et donc le temps à y passer avant.
La vérité sur le brainstorming est vraiment rafraîchissante. "Nous avons tous participé à des réunions censées accoucher de nouvelles idées géniales mais qui n'étaient qu'ennui et médiocre en résultat." C'est la phrase d'intro et ça fait frissonner. Dans les huit règles pour un brainstorming brillant, je retiens surtout la deuxième "Laissez tomber si les gens vivent dans la peur". Je le cite "si votre entreprise vire 10% des gens par an, il y a de grandes chances pour qu'ils aient la trouille de dire quelque chose d'idiot pour brainstormer efficacement". Je retiens ce chiffre et le ramène à la population de "cadres" : je m'en servirai pour calculer le "coefficient trouille" désormais et expliquer un certain nombre de choses.
Sur la folie des indicateurs de mesure de l'innovation ("Metrics madness"), je retiens le niveau du budget de R&D dont on se sert trop souvent pour se comparer aux concurrents ou par rapport aux niveaux d'investissement dans ce domaine. Ce qui compte est l'impact de ce budget sur la croissance organique et les profits. Ca va sans dire mais tellement mieux en le disant. Le critère "Time to Market" a beaucoup servi à beaucoup de collègues consultants (une étude du BCG est citée dans l'article). Plutôt que la valeur moyenne, c'est la valeur médiane qui compte. Intéressons-nous au produit qui a pris trois fois le temps moyen pour arriver sur le marché pour comprendre pourquoi tout en décortiquant les facteurs critiques de ceux qui sont dans la moyenne pour les répéter. Le "kill rate" me fait beaucoup rire ! C'est le taux d'idées déclarées mort-né. Nous connaisssons tous des boites où il frise les 100% !
Enfin, une page bien intéressante où le PDG d'Infosys compare les obstacles à l'innovation en Chine et en Inde. Conclusion : la capacité d'innovation dépend de la flexibilité économique. La culture US plus entrepreneuriale et plus ouverte dispose encore d'un avantage concurrentiel à ce niveau.
Comme à l'habitude, Business Week met encore plus d'éléments en ligne sur le sujet. Passionnant, vous dis-je.
Merci Alain d'avoir indiqué cette brillante source. Ce sujet de l'Innovation est en effet au coeur des débats de mon entreprise et ce contenu ouvre des perspectives bien intéressantes. Reste à savoir comment l'organisation pourra se les approprier ensuite et lutter contre certains vieux démons culturels !
Rédigé par : Olivier | 03 octobre 2006 à 10:35
Merci Olivier pour ce commentaire ! Nul doute que le sujet "innovation" est chaud par les temps qui courrent. Il est incompatible avec les bureaucraties frileuses, l'exemple de Procter est édifiant à ce sujet... Donc on en reparlera pour sûr ! A bientôt,
Rédigé par : laufenburger | 03 octobre 2006 à 12:11