On est à J-2 d'un changement annoncé dans tous nos médias comme sûr et certain. Barack Obama est donné vainqueur partout, par tous et déjà -même pas élu- stigmatisé super-héros sauveur du monde. Depuis plusieurs jours, quelque chose me dit que c'est trop pré-annoncé, trop beau ou trop évident. Ma mémoire, elle, me rappelle que c'était déjà évident en 2000, Al Gore serait élu. Idem en 2004, le bilan calamiteux de Bush sur sa politique étrangère, le condamnait à un retour au Texas. Reste que les nouvelles machines à voter en Floride n'ont pas démontré leur fiabilité. Reste que je ne crois pas à l'effet Bradley. Un truc me chiffonne : le très long spot de pub de 30 minutes acheté grâce au plus colossal budget jamais investi dans une campagne électorale (on attend l'analyse des profs de Science Po, y'a du benchmark à tirer pour nos prochaines présidentielles). Barack Obama s'y montre dans un bureau, genre ovale, et parle de ce qu'il fera pour l'Amérique. Comme s'il avait déjà les clés. Tsst, ce genre d'anticipation frustre les électeurs, décourage les mous et démotive les "ready to go". Ou alors, comme le démontre le sondage du JDD, la différence entre l'opinion factuelle et rationnelle "voteriez-vous pour un candidat noir à la présidentielle ? donne 80% de oui" mais projetée à l'ensemble de la population cela donne "selon vous, un candidat noir aurait-il des chances d'être élu à la Présidence ?" donne 53% de non. Dans le marketing de ma jeunesse on appelait cela l'élément projectif dans les achats impliquants pour mesurer la véritable propension à l'achat au-delà du discours d'intention. Maintenant on dit, très connement, que "c'est de la com', donc peanuts". Bon, à ce stade, de deux choses l'une. Soit j'ai raison (oubliez ce blog). Soit j'ai tort (faites de même).
Alors là pas du tout ! :) - tort ou raison.. tu auras au moins encore 1 lecteur :)
Je me délecte de ta prose et il me serait bien triste d'imaginer une blogosphère sans Consulting Forever.
Je rentre des US là (NY&Chicago) et les élections sont le sujet de toutes les conversations. Aux restos, dans les taxis, les concierges d'hotel, les vendeurs d'hot dogs bien gras, tout le monde en parle et aborde fièrement son pin's. Si je dois me fier au nombre de pin's rencontrés, c'est du 95/5 en faveur d'Obama. Mais Chicago n'est évidemment pas révélateur.
Ambiance bien agréable à tous cas, je regrette finalement d'être rentré la veille, j'aurais pu au moins boire quelques Bud's gratos ce soir à Chicago.
Au plaisir ami Alain !
Laurent
Rédigé par : Laurent (GoT) | 04 novembre 2008 à 23:38
Cher Laurent, merci mille fois. Ce jour est bien particulier et renforcé par ton témoignage en direct de là-bas. Chicago est une ville superbe, ce soir plus que jamais. (Vous nous avez manqué toi et ta fourchette le 13/10 au Wy). A bientôt,
Rédigé par : alain laufenburger | 05 novembre 2008 à 08:34