A chacun sa compétence : la mienne en droit se limite au minimum, autant laisser faire les pros. Merci donc aux amis qui m'aident à mettre en perspective les notes sur les suicides à Guyancourt chez Renault. Pour la première fois, la Cour de Cassation vient d'admettre expressément qu'un suicide (en l'occurrence, une tentative de suicide), au domicile du salarié puisse constituer un accident du travail. Pour la Cour, "un accident qui se produit à un moment où un salarié ne se trouve plus sous la subordination de l'employeur constitue un accident du travail dès lors que le salarié établit qu'il est survenu par le fait du travail" (Cass 2ème civ, 22 février 2007, n° 05-13.771, M. Gérard X. c/ M. Jean-Jacques Y). Jamais la jurisprudence n'était allée aussi loin dans l'affirmation d'un tel principe. Dans le même arrêt, une autre grande première, la Cour de Cassation vient d'admettre que la faute inexcusable de l'employeur peut être engagée, à l'occasion d'une tentative de suicide du salarié due à un "syndrome anxio-dépressif" en lien avec le travail. Cela remettra-t-il les DRH sous les feux de la rampe, cette fois avec des attentes très fortes (tiens, tiens, une pression stressante...) des dirigeants et de l'ensemble de la ligne hiérarchique pour trouver des remèdes durables et diminuer ce facteur de risque ?