Escapade solitaire d’abord et sous le soleil. Profitons de Strasbourg en égoïste, on y circule bien, les touristes avancent en cohortes bien rangées, l’air est doux. Strasbourg, pavoisée de sa « candidature au statut de capitale européenne de la culture en 2013 » (Bordeaux fait paraît-il le même acte de candidature mais on en voit rien nulle part), grouille de vélocipèdes, de trams, de quelques voitures sans nuire aux activités touristiques. Animations dans les rues, sculptures monumentales en pleine ville, terrasses bondées, ombragées, on entend, sans le vouloir, une conversation téléphonique à 20 mètres avec l’accent strasbourgeois en plus « Dominique, c’est Mireille de Marseille… », Braïce de Naïce peut se rhabiller. Déjeuner au Clou avec un bon ami et baguenauderie variable dans les rues ici et là. Toujours cette même quiétude. Deux heures de conversation avec Bernard pour faire le point et échanger des parallèles entre son univers et le mien. Tant de points communs découverts au-delà de tant différences apparentes et tant d’envie de ne pas attendre une décennie de plus pour faire le point à nouveau. Aux douze apôtres, c’est l’ami Thierry et deux choppes de Rothaus Pils plus tard, la décision la plus sage de la journée consiste à voir comment le Saint Sépulcre a évolué. Parce que voilà, tout y a changé après une longue fermeture. Sourire accueillant, ça change, nappes à grands carreaux rouge et blanc (la taille des carreaux a changé), belles tables, carte de la tradition alsacienne revisitée (au dos de la carte, l’histoire du lieu par Germain Muller, un texte drôle de 1970), drôle de lustres rouges justement, service efficace, salade alsacienne parfaite et quenelles de foie au top : joli succès, ce n’est plus le même saint sépulcre et pas radicalement nouveau. On aurait réussi à ne garder que le meilleur du lieu ? Sans aucun doute. Le temps d’admirer l’illumination de l’iconesque façade de la cathédrale (très joli joli), beaucoup de monde, Beethoven et « Hymne à la joie » pour finir, applaudissements, merci Strasbourg. Dernière pause avant l’au-revoir : la hache pour saluer la mémoire d’un musicien, Patrick, parti trop vite trop jeune, le dernier bistrot populaire de Stras en pleine ville, un endroit émouvant où on guinche irlandais tous les premiers vendredis du mois. Une dernière bière, Freddy maître des lieux nous explique la technicité des œuvres de Philippe Hennequière (ses totems en bois sont exposés là, de 3 à 6 000 €). Allez, salu bis amme’
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